Avant de créer l’application d’aide à la consommation, myLabel, Christophe Hurbin a eu un parcours pour le moins inattendu. Il commence, en effet, sa carrière en tant qu’ingénieur spatial. « J’ai ainsi eu la chance de voir la Terre comme située dans un contexte plus global, avec ses richesses et ses fragilités. Ça vous marque », confie-t-il.
Un besoin de transparence et d’information
Il devient ensuite dirigeant d’une entreprise de 100 personnes spécialisée dans les verres optiques. Lors de cette expérience, une problématique le préoccupe tout particulièrement : « Nous avions fait le pari d’innover sur les aspects de qualité, de prix, de délais – ce qui est classique – mais aussi sur notre impact environnemental et sur les conditions de travail. Or, ces aspects n’étaient que très rarement pris en compte par le consommateur quand il s’agissait de choisir ses lunettes. La plupart ne faisait aucune différence entre un verre concurrent et le nôtre. Et cela, principalement par manque d’information. »
C’est ainsi qu’est née l’idée de myLabel, un outil en ligne qui évalue les produits selon des critères santé, environnementaux et sociaux. Pour la mettre au point, la première étape a été de construire un réseau solide d’associations et d’organismes de référence prêts à partager leur expertise pour établir une évaluation digne de confiance. « Pour signer les premiers partenariats avec Bio Consom’acteurs et FAIR(E) un monde équitable, c’était déjà deux ans de travail, explique Christophe Hurbin. Durant cette période il nous a fallu également identifier les thèmes qui intéressaient les consommateurs. Nous en avons établi 80, qu’il a ensuite fallu regrouper, simplifier puis éprouver via une appli pilote qui a rassemblé 1 000 utilisateurs tests. »
Une consommation éthique, créatrice de valeur
Christophe Hurbin et ses équipes sont prêts à passer aux étapes suivantes : lancer la V1 de l’appli grand public et intégrer un plug-in permettant d’utiliser l’outil directement sur les sites de e-commerce (Carrefour, Leclerc, Hourra et Monoprix). En 2020, ils lancent une campagne de financement comprenant notamment un prêt via le fonds d’amorçage de France Active de 150 000 euros convertible en actions. « Avec l’équipe France Active, nous avons trouvé des personnes qui comprenaient à la fois notre modèle économique et notre ambition sociétale. Ça a tout changé. Nous interagissons avec eux comme de véritables partenaires. »
Le principal objectif de cette levée de fonds est de consolider son offre commerciale qui repose sur l’analyse des données des 50 000 utilisateurs actuels de l’appli. « Notre business model est donc construit actuellement sur deux pans : tout d’abord via un partenariat avec le Credoc pour son étude ”Comportements alimentaires en France”, ensuite en donnant directement accès à nos données aux entreprises. myLabel devient pour elles un véritable outil permettant de mieux se positionner dans un environnement concurrentiel. » Preuve que les attentes des citoyens pour une consommation plus éthique sont devenues un argument économique de valeur, y compris pour les acteurs de la grande distribution. De quoi faire vraiment bouger les lignes.
A bénéficié
A été accompagné par
France Active dans le Rhône (RDI)